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Comparaison des trajectoires de l’extrême droite en France et en Italie​​​​​

Parallèles entre les deux pays

Collaboration avec l’Allemagne nazie Interactions des mouvements d’extrême droite français et italiens avec l’Allemagne nazie En France, le régime de Vichy (1940-1944), mené par le maréchal Pétain, a aligné sa politique sur celle de l’Allemagne nazie en collaborant activement, notamment en livrant des juifs et en soutenant la politique antisémite du IIIème Reich. En Italie, le régime fasciste de Benito Mussolini était initialement un allié stratégique de l’Allemagne nazie. Après 1943, lorsque l’Italie est divisée entre le nord, contrôlé par la République sociale italienne (RSI) de Mussolini, et le sud soutenu par les Alliés, l’interdépendance avec l’Allemagne s’intensifie. Dans les deux pays, cette collaboration a longtemps laissé une trace sur les mouvements d’extrême droite, associés à des idées antirépublicaines et racistes. Influence de la collaboration sur les trajectoires futures La collaboration a durablement marqué les mouvements d’extrême droite dans les deux pays. En France, elle a entraîné une stigmatisation durable des mouvements nationalistes, comme l’OAS (Organisation armée secrète) dans les années 1960 qui a revendiqué une partie de cet héritage. En Italie, l’apologie du fascisme a été officiellement interdite, mais des groupes comme le MSI (Mouvement social italien) ont adopté des symboles et des références directes au régime de Mussolini, influençant la politique jusqu’à l’émergence de partis modernes comme Fratelli d’Italia.

Le processus de décolonisation ​ Conséquences de la décolonisation sur les mouvements d’extrême droite La décolonisation a eu des impacts différents dans les deux pays. En France, la perte des colonies, notamment après la guerre d’Algérie (1954-1962), a nourri un fort ressentiment parmi les nostalgiques de l’Empire, ce qui a contribué à l’émergence de groupes radicaux et à la radicalisation de certains cercles nationalistes. En Italie, le poids de la décolonisation était moins marqué, bien que la perte de la Libye et des colonies africaines ait alimenté un discours nationaliste, mais à une échelle plus réduite. Réaction face à ces changements et à la fin des politiques coloniales En France, les mouvements d’extrême droite comme le Front national (aujourd’hui Rassemblement national) ont largement accentué leur programme sur le rejet de l’immigration post-coloniale et sur un discours identitaire. En Italie, l’extrême droite a davantage mis l’accent sur des thèmes européens et la souveraineté nationale, l’impact colonial étant moins présent dans le discours politique.

Différences dans les mouvements et les idéologies

L’influence du fascisme en Italie  Héritage du fascisme pour les mouvements d’extrême droite en Italie En Italie, le fascisme de Mussolini a laissé un héritage structurel et idéologique profond. Des partis comme le MSI, fondé en 1946, ont revendiqué cet héritage, perpétuant des valeurs nationalistes, autoritaires et anticommunistes. Aujourd’hui, des références au fascisme, bien que souvent implicites, subsistent dans certains mouvements contemporains. D’autres influences en France En France, l’extrême droite s’est structurée autour de traditions différentes, notamment l’antiparlementarisme et le monarchisme, issus de l’Action française au début du XXe siècle. Contrairement à l’Italie, il n’y a pas eu de mouvement structurant comparable au fascisme. Le Front national a davantage puisé dans un rejet de l’immigration et une critique des élites.

Les enjeux nationaux qui ont façonné les mouvements d’extrême droite dans chaque pays Crises économiques, politiques migratoires, conflits sociaux, terrorisme En France, l’extrême droite a souvent prospéré lors des crises économiques et des tensions liées à l’immigration, notamment depuis les années 1980. Le discours nationaliste s’est concentré sur la perte de souveraineté et la menace perçue de la radicalisation islamique. En Italie, les années de plomb (1960-1980) et la montée des conflits sociaux ont créé un environnement propice pour les groupes extrémistes. La Ligue (anciennement Ligue du Nord) a exploité les tensions régionales et économiques, en mettant en avant un discours populiste et anti-immigration.

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